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mercredi 30 avril 2014

Southern Pacific Crossing - la navigation et les manoeuvres (Infinity Expedition)

la navigation 
La navigation à bord est aisée grâce aux éléments actuels, nous avons un GPS relié à un logiciel de navigation qui nous dit en permanence ou nous sommes. Nous voyons, sur l'écran, notre petite silhouette de bateau, comme dans les avions long courrier. Cela peut être rassurant parfois de voir que nous sommes "presque" arrivés mais c'est à double tranchant quand nous voyons que nous sommes au milieu de l'océan. 

Nous n'avons pas vraiment testé la navigation aux étoiles car  la plupart du temps nous ne les voyions pas :( . Nous avons pu quelques fois nous orienter avec la lune ou son éclat à travers les nuages mais cela servait seulement à barrer (et non à se repérer au milieu de l'océan) 

Nous avions cependant un sextant à bord et Andy et Ayack faisaient des relevés réguliers dès qu'ils pouvaient apercevoir le soleil. Le sextant est quand même un outil très complexe et les neurones fumaient bien dès qu'il fallait s'en servir !
Nous utilisions également au départ la boussole pour barrer (ce qui était plus facile qu'avec le GPS qui mettait quelques secondes à se mettre à jour)... mais la boussole s'est complément détraquée et a perdu le nord !!! à cause de l'activité magnétique bien biscornue de cette région du monde.

Lorsque le ciel n'était pas uniformément gris (et plus rarement uniformément bleu) nous pouvions choisir un nuage à l'horizon à suivre... mais certaine fois nous nous faisions avoir car les nuages pouvaient se déplacer très vite !

Autres outils très simples et plus efficaces que de tendre son doigts pour trouver l'orientation du vent ; les tell tales placés sur les voiles, de fins morceaux de sacs plastiques accrochés aux haubans ou une girouette... Nous avions aussi installé un tout nouvel indicateur de vent mais n'avons pas réussit à l'étalonner au départ (et ensuite ça bougeait vraiment trop pour regrimper au mat !) il nous indiquait quand même assez précisément la force du vent à défaut de la direction.

Le logiciel de navigation nous permettait également d'avoir toute sorte d'information comme la profondeur, ou encore la météo (vent, pression atmosphérique...) que nous mettions à jour grâce à des mises à jour fréquente par la connexion satellite.
Nous avons pu adapter notre route en anticipant par rapport au changement de vents, les prévisions météos se sont révélés tout à fait fiables tout au long du voyage, excepté peut être pour la force des vents, sur laquelle nous avions une marge d'erreur parfois de 30 pour cent. Pas trop gênant si on attend 10 noeuds mais si une tempête à 40 noeuds est annoncée, le différentiel est beaucoup plus conséquent.

les manœuvres 
Nous avons participé à presque toutes les manœuvres... elles commençaient avec la douce voix du capitaine.. et le son d'une petite cloche... "Goood morniiing !!!" "time to raise the sails !!!" "We need hands on the deck"... Nous avons manœuvré beaucoup plus souvent au début du voyage car nous avions le vent quasiment tout le temps de face lors de notre descente vers le sud. Nous devions progresser en zig zag et souvent virer de bord. Nous devions aussi souvent réduire la voilure pendant les coups de vent. De l'antarctique à l'Amérique de sud, le vent venait plus tôt de l'arrière de bateau... Nous devions donc empanner assez régulièrement mais le vent était beaucoup plus stable donc nous ne changions que peu souvent la configuration des voiles. 

 Nous mettions en moyenne 1h30 pour une manœuvre avec changements de voiles et 40 min quand il s'agissait juste d'un virement de bord ou d'un empannage.  C'était à chaque fois des moments sport et nous finissions la plus part du temps rincés par les vagues... 
photo d'Ayack

mais la capitaine anticipait au maximum les configurations des voiles en fonction de la météo pour nous éviter de manœuvrer par très gros temps. Au départ nous avions toujours le moteur allumé pour aider le bateau en cas de mauvais placement par rapport au vent. En effet vu le poids du bateau on perdait énormément de vitesse face au vent et il pouvait être difficile de virer sans une coordination parfaite. A la fin du voyage nous n'utilisions plus du tout le moteur :)


Nous avions 4 types de focs que nous hissions en fonction de la force et la direction du vent... Nous mettions un très grand foc en vent arrière ou au largue, un moyen en vent de travers, un petit quand nous étions au près et un très très petit et solide en cas de tempête. 
Pour descendre et hisser les focs nous étions une dizaine... 3 à la proue du bateau descendaient la voile en détachant les mousquetons.. 4 ou 5 tiraient la voile vers l'arrière et la sécurisait avec des bouts au bastingage ou la pliait si les conditions étaient suffisamment clémentes... 
Photo d'Ayack
Puis on portait la nouvelle voile à l'avant. L'équipe de proue accrochait les mousquetons et mettait un bout de scotch pour éviter qu'ils ne se décrochent. 
Photo d'Ayack

 Les autres réglaient la position de poulie de l'écoute (plus la voile était petite plus il fallait mettre la poulie à l'avant); accrochait l'écoute à la voile et préparait la drisse.  Une fois que tous les mousquetons étaient en place, le barreur orientait le bateau pour faciliter l'hissage de la voile et nous attendions le signal du capitaine qui était avec le barreur. Le signal donné nous étions 3 ou 4 à tirer sur la drisse en mettant tout notre poids.. 




photo de AA et Seb

une fois que ça devenait trop difficile nous utilisions le winch.. Nous devions être 3 sur le winch.. deux moulinaient pendant qu'un autre assis maintenait la drisse bien parallèle au pont.  Les winchs ont heureusement deux vitesses, nous nous relayons au fur et à mesure car l'effort est très intense. Un officier surveillait la tension du foc à la proue. Dès que la voile était bien tendue l'officier donnait le signal. 
Ensuite nous allions à l'arrière pour régler la tension de l'écoute en fonction de la direction du vent... Nous la bordions (serrions) pour un vent venant presque de face et l'abattons (lâchions) pour un vent arrière. Le winch à l'arrière était très difficile et il fallait faire bien attention aux mains. Ensuite nous sécurisions tous les cordages pour éviter qu'ils ne tombent à l'eau. 

Nous larguions et prenions souvent des ris dans la grande voile et l'artimon.  l'objectif est d'adapter la surface de la voilure à la force du vent lorsque celui-ci forcit. La voile est réduite en la repliant sur la bôme. Nous réglions aussi l'angle des voiles par rapport au vent avec les chariots. 
Ces manoeuvres étaient plus techniques et nécessitaient une bonne coordination. Il était plus facile d'augmenter la voilure que de la réduire. Pour la réduire 2 personnes tiraient la voile vers le bas pendant que deux autres winchaient la corde de ris adéquate (la 1ière, la 2nd ou la 3ième). L'officier grimpait sur la bôme pour s'occuper de la bosse de ris qui permet de bien maintenir la voile plate et fixait la voile à la bôme pour l'empêcher de battre.   Il portait un harnais mais ça pouvait secouer beaucoup ! 
Photo d'Ayack

Après ça  on pouvait hisser de nouveau pour bien la tendre.  La dernière étape est le réglage des chariots pour assurer une orientation optimale par rapport à notre cap.  Il fallait aussi faire attention à l'équilibre général, si l'on met un petit foc il faut réduire la grande voile et l'artimon (et vice versa).

Nous avons du aussi réparer souvent la grande voile au début un élèment métallique dans le rail du mat déchirait la tresse et des petits morceaux de voile...Ayack recousait au fur et à mesure. le capitaine est finalement grimpé au mât lors d'une accalmie pour réparer le problème. 

 Lors de soudains coups de vent nous avons perdu deux focs qui ont explosé en mille morceaux ne laissant que des lambeaux. Heureusement nous en avions 4 au départ ;) Les 2 autres ont dû être recousus plusieurs fois en fin de traversée (notamment la tresse qui s'abîmait presque à chaque empannage). Nous avons aussi déchiré la grande voile sur 6 m... L'artimon a bien tenu mais nous l'avons bichonné !! 



Nous devions aussi surveiller de très près le comportement du matériel par rapport aux basses températures. Les haubans (câbles qui maintiennent le mat à ont aussi été retendu régulièrement (ce qui faisait bien mal aux mains avec le métal froid de la clé !!) 

Nous devions aussi gérer les cordages gelés (sur lesquels nous lancions des casseroles d'eau chaude pour arriver à les manipuler)... la glace et la neige sur le pont... nous avons eu le droit à des beaux moments de glissade !!!




Nous avons encore beaucoup à apprendre sur le réglage, la résistance au vent des voiles et l'anticipation par rapport aux conditions météo.. mais nous pensons avoir pas mal progressé ;)
Infinity Expedition (www.infinityexpedition.org)

mardi 29 avril 2014

Southern Pacific Crossing - on s'occupe sur un voilier !! (Infinity Expedition)

la nourriture 
 A bord de l'infinity nous avons TRES bien mangé et de façon plus varié et plus équilibré que tout au long de notre voyage (A l'exception de quand nous étions chez nos cousins en Nouvelle zélande, où nous avons été chouchouté comme jamais...). Andrée Anne et Seb avaient gérer les stocks de nourriture pour la totalité du trajet, à savoir...environ plus ou moins 70 jours..Ce qui représente des quantités incroyable : 250 kg de farine, 50 kg de riz et de pâtes....Nous avons passé des heures à organisé le food storage et à étiqueter les tiroirs. 
photo d'ayack

les journées étaient rythmées par des repas à heure quasi fixe. Le premier facteur influant sur la durée de préparation (en dehors de l'instabilité du sol) étant aléatoire, à savoir l'état fonctionnel du stove au fuel...non seulement la cuisine sur un tel poêle est hasardeuse mais nous avons eu la malchance d'être ravitaillé par un fuel de très mauvaise qualité et le nettoyage des filtre est devenu toujours plus fréquent au cours du voyage... jusqu'à atteindre 2 fois pour le même repas...faire cuire des pâtes (autrement dit faire bouillir de l'eau) pouvait prendre jusqu'à 5 heures (ce n'est pas exagéré). 


Bref, nous arrivions tout de même à manger un petit déjeuner, un déjeuner et un diner. Les cuisiniers se relayaient, nous avions mis en place un système de rotation pour que tout le monde cuisine par équipe de 2 où 3, et la cuisine pour 16 personnes n'est pas choses faciles. Les menus était très variés même si évidemment, nous avions beaucoup plus de dentées fraîches les premières semaines (fruits et légumes). 



A la fin du voyage nous faisions tourner le riz et les pâtes, mais toujours agrémentés de sauces diverses. Nous avions également un ENOOORME stock de nouilles chinoises pour les petites fringales, essentiellement au milieu de la nuit, quand nous étions en shift à 3 ou 4 heures du matin. Evidemment certains cuisinent beaucoup mieux que d'autres, en l'occurence moi, Pascal, je ne faisait pas rêver les gens quand j'étais au commandes. Zach, Mathias et Andy était probablement les plus doués. Nous avons pu déguster quelques plats délicieux comme des hamburgers, des burritos, des tali (à l'indienne avec des chapatis, ça c'était nous :) )

 et de nombreux gâteaux (muffins, cookies, brownies...) 


bref, nous n'avons manqué de rien. Nous faisions également notre pain tout les jours et le mien c'est amélioré à chaque fois...j'ai toujours pensé à mon parrain en pétrissant la pâte. ( et à ses délicieux macarons...malheureusement trop compliqué à faire sur le bateau)




le boissons chaudes étaient aussi très importante à bord... nous avons épuisé nos réserves de thé avant l'arrivée mais nous avons bien rationné le chocolat chaud :). Nous faisions du café moulu à partir de graines de café tous les matins et remplissions des thermos... Le café ou le chocolat pouvait être agrémenté de quelques gouttes de rhum... bha oui on est des pirates quand même !!

Au début de la traversée, le long des côte de Nouvelle Zélande nous avons attrapé de nombreux poissons de grosse taille...thon et autres espèces dont on ignore le nom... Nous les avons mangé en partie en sushi et congelé le reste... Nous n'avons pas été très chanceux côté pêche pour le reste du voyage...



les travaux/ la maintenance
En plus des tâches de cuisines journalières, nous avions certaines taches de maintenance à réaliser sur le bateau. Les grands travaux avaient bien évidemment commencé à Auckland. 
Le bateau ayant l'habitude de naviguer dans les eaux plus chaudes des parties tropicales du pacifique, il a fallu modifier pas mal de chose en prévision d'un voyage en Antarctique, à commencer par un bon système de chauffage qui n'a été terminé et fonctionnel qu'une fois en route.
Il n'aura finalement été allumé que peu de fois...juste assez pour nous faire apprécier un réveil dans une chambre sèche. Nous avons également dû isoler le bateau de façon drastique, pour le froid ET pour l'eau. De nombreuses fuites ont été colmatées et les portes et trappes, étanchéifiées.



Nous sommes devenu des expert sicaflex et silicone !!! Nous avons également installé une couche d'isolation autour du nouveau ballon d'eau chaude. Cette dernière s'étant révélée trop performante faisait surchauffer le dit ballon dont la valve de sécurité de surpression était défaillante.. Cela a abouti à une presque explosion style cocotte-minute :) Comme l'eau chaude était devenue dangereuse nous allumions le chauffe-eau que lors des séances de douches collectives (enfin il n'y avait qu'une douche alors il fallait faire la queue sans se faire voler son tour !).

Le second énorme morceau était le changement du moteur...simplement bravo aux mécanos !! 


Nous avons aussi mis en place des nouveaux instruments de navigation :
- à l''extérieur, la "steering station" (nous avons même construit nous même la boite pour abriter les instruments) : un gps, un indicateur de vent et un sonar. 

- à l'intérieur, la "chart table" : un ordi tout neuf avec seamax un logiciel de navigation et un radar (ainsi qu'un joujou offert par green peace permettant de repérer les autres bateaux !)

- dans l'aft cabine un poste communication : second ordinateur, téléphone satellite... 

Nous avons aussi améliorer la sécurité en préparant des combinaison de survie (une par personne), checkant les gilets de sauvetage, mettant en place de nouveaux extincteurs, construisant un nouveau "pole" pour parer à un cas d'homme à la mer, installant des balises argos flambante neuve... bref rien n'a été laissé au hasard ;)

Bien entendu, les cordages et les voiles ont été aussi vérifiées et entretenues sous la coordination d'Ayack... Il a fallut également huiler et réparer quelques winchs... Intéressant puzzle !!



Nous avions également des panneaux solaires dont les connexions électriques ont été entièrement mise à neuf au début du voyage. Ils marchaient très bien mais le soleil n'était pas très puissant !!

L'électricité était donc essentiellement produite par un générateur. Il fallait quand même beaucoup bichonner le jeu de batterie: le remplir d'eau distillée et d' acide, nettoyer les connexions..

Le pompage des cales était aussi une activité presque quotidienne !! On écope :) L'eau s'y accumulait fatalement en profitant des vagues et de la moindre entrée d'eau. 


Le maintenance du moteur était également un gros sujet. Le capitaine et les officier y ont consacré énormément d'énergie et sans leur compétences de véritables Mc Gyver nous aurions peut être finit à la rame ;)  Tout ceci toujours lié au fuel de très mauvaises qualité, plein d'eau et de particules bouchant les filtres et mettant la mécanique au défi !!

L'unité de traitement de l'eau salé avait besoin d'un nettoyage occasionnel mais à globalement fonctionné correctement mis à part qu'il était quelque peu ralenti par les température extrêmement froides de l'eau (-2°C au minimum)

les loisirs 
Les loisirs à bord sont rythmés par plusieurs facteurs. Dans des conditions plutôt stables, nous pouvons sortir le grand jeu d'échec et pouvons même jouer à 4 joueurs en même temps... les échecs à 4, en ..."équipe"... à condition de se faire confiance...une toute autre façon de jouer avec un côté relationnel et trahison potentielle intéressant. Evidemment, quand le bateau bouge de trop et que les pièces ne tiennent pas, il y a toujours un mini jeu magnétique qui permet à deux personnes de s'affronter. Le grand maître à bord est Gabo, incontestablement le meilleur joueur d'entre nous, il n'a cédé que très peu souvent. Nous avons également joué à quelques jeux de cartes, notamment une partie de belote franco francaise d'anthologie.

photo d'Ayack



 Les autres loisirs à bords tournent autour des laptops. Tous le monde à bord ou presque, possède un ordinateur portable et, en prévision de ce long voyage, chacun est venu avec un disque dur portable PLEIN de film et de séries. Du coup, nous faisons souvent des séances cinéma, dans la pièce principale sur écran d'ordinateur, ou, plus rarement en utilisant le vidéoprojecteur de l'aft cabine. Beaucoup de crews ont accroché à Californication au cours du voyage !

La musique fait également partie intégrante de la vie à bord, la sono est quasiment toujours branchée et très peu de personnes sortent barrer sans les écouteurs sur les oreilles. Si le temps le permet, nous utilisons même un speaker portable ou simplement un mug comme caisse de résonance devant la roue. Nous avons également pu faire quelques Jams, Mati est un excellent guitariste classique et nous rappelle un peu le jeu de David, rencontré au Népal. Quelques fois, Bowie se joint à Pascal et Mati, avec un Harmonica, ou simplement en chantant, tout comme Audrey ou Ayack. Nous avons fait une version de "stand by me" d'anthologie, un soir de couture de la Grand voile. .
photo d'Ayack

Ce qui m'amène à un autre loisir d'importance, la lecture. La bibliothèque de bord est magnifiquement fournit. Nous pouvons trouver toutes sortes de livres, des romans, des guides de voyages, de livres pour apprendre l'espagnol...entre autre...et, là encore, la plupart des crews ne sont pas venu les mains vides, les disques durs sont pleins de livres électroniques.


Infinity Expedition (www.infinityexpedition.org)