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jeudi 10 octobre 2013

Bromo

La nuit est froide mais nous ne sourcillons pas. Au réveil nous grelottons un peu mais une tasse de café fumant et un bon nasi goreng accompagné d'oeufs brouillés nous remettent d'aplomb. Nous voulons faire du stop sur la première partie de la route qui est goudronnée et qui conduit dans la caldera. Nous hitch hikons une voiture de terre d'aventure ! ils nous font une place à l'arrière et nous partageons nos expériences de voyage. Il nous dépose au bord de la caldera (intérieur du premier immense cratère qui contient 3 volcans). Nous écartons de la piste qu'emprunte les voiture pour tracer dans les hautes herbes. Sentiments grisant de liberté de marcher au milieu de ce paysage splendide.


Après la prairie nous débouchons sur une étendues de cendres balayée par le vent. Nous mettons nos écharpes sur le nez pour respirer plus confortablement. Nous commençons a être habitué au goût de la cendre !




La cendre a formé des dunes que nous escaladons au début assez facilement,  mais elles sont de plus en plus hautes et pentues.



Nous décidons de suivre plutôt une ligne de crête qui semble aller dans la bonne direction. Nous devinons au bout de la crête une immense dune que nous pensons être le bromo. Nous grimpons la pente abrupte (chargé de nos sacs) mais c'est très pénible et instable... nous transpirons à grasses gouttes ! d'autant que le sol devient brûlant sous la gomme de nos chaussures.


Audrey veut abandonner, redescendre et faire le tour de la base pour retomber sur le chemin "officiel" pour monter le volcan. Pascal décide juste d'aller voir le point du vue d'un rocher pour que nous puissions nous orienter. Lorsqu'il arrive au niveau du rocher pascal cris "haaaa p@`-..."  ce qui ne rassure pas du tout Audrey qui pense tout de suite à un scénario catastrophe. En fait non c'est le contraire nous sommes juste au bord du cratère et pascal a eu une vison d'enfer sur le fond du cratère fumant.





Précautionneusement nous marchons sur l'arrête du cratère pour nous rendre à l'endroit protéger par des barrières. La vue est époustouflante. Le bromo est un cratère qui nous rappelle beaucoup le cratère de tatoine dans star war contenant le ver géant. Il contient en prime dont l'eau jaunâtre bouillonne en relarguant d'épaisses volutes de fumée blanche.


Nous sommes heureux d'avoir fait du hors piste car la voie officielle est seulement un escalier raide bourré de gens et de vendeurs à la sauvette. Nous redescendons donc et continuons de marcher dans la caldera (qui est redevenu plate).


Nous escaladons le bord de la caldera. L'effort est difficile après tous ces jours de marche surtout sous le soleil écrasant de midi. Dans un dernier coup de rein nous atteignons Semoro lawang. Ville balnéaire des touriste venant visiter en masse le bromo. Nous parcourons les rue à la recherche d'un resto de rue... ce qui est un peu galère dans les villes très touristiques. Presque sorti de la ville nous tombons sur une toute petite maisons peinte en vert à la porte est accroché une pancarte indiquant mi goreng. Nous entrons et nous nous asseyons sur des petites chaises mises à disposition des client. Une mamie au visage fendu par un immense sourire vient prendre nos commande. La cuisine est délicieuse et très généreuse. ça nous met du baume au coeur. Nous discutons pendant le repas avec un autre couple de français back packers passionnés de volcans qui ont réussit à faire l'ascension du merapi une semaine après notre passage. et qui on vu de la lave !!! rhaaaa. Ils veulent faire le semeru nous leur donnons donc quelques infos sur le sujet. Après le déjeuner nous nous mettons sur la route, notre objectif est d'arriver à probolingo où un couchsurfeur nous attend. Nous n'arrivons pas à être pris nous commençons donc à marche le long de la route (ça vas cette fois c'est de la descente). Un bemo s'arrête (sorte de mini van de transport "public") Nous lui expliquons que nous faisons du stop. Le conducteur est un jeune il nous indique qu'il a compris et qu'il nous prend gratis ! rhoo cool. Il s'arrête dans une ville à mi chemin de notre destination mais il organise un relais avec un autre chauffeur de bemo (qui n'est pas très content de cet arrangement gratis). Nous sommes donc conduit après quelques grognements jusqu'à probolingo.  

Ascension du gunung Semeru

Le lendemain nous nous reveillons en mode "preparation du trek qui nous attends", oui, nous allons grimper le gunung Semeru! Comme dans le film "lima centimeter", un carton indonesien que nous ne verrons que plus tard mais que nous connaissons par  sa réputation nationale. Nous faisons le point et apprenons qu'il nous faut un certificat médical pour pouvoir démarrer le trek. Et la c'est le drame...aller trouver un médecin indonesien ouvert à Idul Fitri!!! Très compliqué. Nous essayons les urgences d'un hôpital qui nous pipote, oui...non...tout ça...le mec qu'à la clé du placard dans lequel sont rangés les papiers, bah il est po la..." mouais...bref, si vous voulez pas le faire dites le c'est tout... nous finissons par trouver une clinique privée qui nous fait notre check up pour l'équivalent de quelques euros. Nous faisons ensuite les courses de vivres (=nouilles chinoises) pour 3 j d'autonomie. Nous partons nous recoucher sur notre rooftop pour être en forme le lendemain.



Nous nous réveillons relativement tôt pour démarrer, nous devons prendre 3 bémos (petit fourgons servant de transport public) en négociant pour ne pas TROP nous faire avoir (c'est difficile quand tu connais le prix des locaux de négocier pour n'en payer QUE 25 % de plus mais bon....c'est la vie...)
Nous arrivons finalement au point de départ du trek, guluk klakah (je ne suis plus sur de l'orthographe) pour attaquer la marche sur ce qui devait être une piste uniquement praticable par 4x4. C'est pas tout à fait vrai nous serons doublés par un bon paquet de motorbikes pendant les 7 heures de montée. Ce fût le seul mauvais coté de la randonnée. Nous marchons sur une crête avec un paysage de plus en plus incroyable jusqu'à arriver sur le bord du cratère géant dans lequel le volcan bromo se trouve. Ce sera la seconde étape de notre épopée volcan dans cette partie de Java.






Le Semeru quant à lui se profil au loin, il se permet même une éruption de fumée sous nos yeux...un avertissement ou un signal de bienvenue??








Nous arrivons finalement dans le village de Ranu pani, d'où le trek officiel commence (pour ceux qui sont montés en 4x4. Nous trouvons un agréable homestay pour une nuit et nous louons des duvets pour le lendemain (d'autant que nous ne sommes qu'à 2200 m et qu'il commence déjà à faire froid à peine le soleil parti). Nous faisons la connaissances d'un couple de français fan de plongée sous marine, qui reviennent de la rando et nous mettent en garde contre la difficulté de la phase finale dans la cendre.
Le lendemain nous prenons un bon petit déjeuner sous un froid de canard, environ 3° C...oui même en indonésie on peut se peler le c@*, suffit de bien choisir son endroit! Nous partons d'un bon pas et ne tardons pas à nous réchauffer. Nous passons le poste de garde pour payer le permis. Bonne nouvelle: ils ne nous imposent pas de prendre un guide. Mauvaise nouvelle: il ne nous demande même pas de montrer nos certificats médicaux!! Nous avons passer une demi journée courir après... pour que dalle...Bon c'est mieux dans ce sens là que dans l'autre. Nous démarrons sur les chapeaux de roues. Nous sommes quasiment les premiers à partir.




Nous arrivons rapidement à la première étape, un magnifique lac turquoise au bord duquel le camping est possible, le Ranau Kumbolo.



Un endroit idyllique si ce n'est les déchets accumulés au niveau des emplacements de camping disposés autour du lac, la conscience green n'est pas encore arrivée en indonésie.
Après une courte pause, nous partons pour la prochaine étape, Kalimati, un site de campement au pied du volcan.



Nous atteignons l'endroit assez vite, il est juste 1 h de l'après midi. Ce n'est pas la fin de notre journée puisque nous visons ensuite  le dernier site de camping, Acropodo, sur le flanc du volcan, en bordure de la zone boisée avant le cône de cendre. Nous devons être prévoyant au niveau de l'eau car il n'y a pas source sur Acropodo. Nous devons donc nous ravitailler à une autre source. Ce qui nous oblige à faire un long détour (nous perdons une heure dans la bataille) Nous nous accordons quand même une pause pour ingurgiter un sandwich de pain mie thon tomates bien mérité, et repartons pour Acropodo. La dernière heure est très compliquée, nous avons les sacs, le chemin est plus que pentu et pas du tout sécurisé. Audrey à presque envie d'abandonner et de redescendre camper en bas. Mais Pascal est têtu et c'est quand même plus classe de camper sur le volcan non?
Finalement nous y arrivons, la zone est cool, plusieurs emplacements pour installer les tentes, des sorte de petites terrasse aménagées pour planter entre les arbres. Nous posons les affaires déplions la tente et allons ramasser du bois pour faire un bon feu de camp. La nuit tombe et la température avec. Le feu nous tient chaud quelques minutes mais nous allons rapidement nous coucher. Nous réglons nos montre pour un réveil à 2h du mat' dans l'objectif de grimper à la frontale pendant 3 heures et être au sommet du Semeru avant 6h pour le levé du soleil.
la nuit est courte mais les duvets sont bons. nous n'avons pas eu froid pour dormir. Malgré tout on sens que les bords de la tente sont gelés. On s'habille chaudement avec ce qu'on a sous la main, deux paires de chaussettes, deux Tshirts, deux caleçons (bah oui on peu avoir froid par la aussi) pantalon, micropolaire et gore tex en coupe vent. Nous sommes motivés à fond. Audrey est en tête avec la frontale, Pascal reste derrière mais assez près de la source de lumière de façon à voir les racines des arbres en montant. Rapidement nous arrivons à la lisière de la forêt.

Plus d'arbres, nous voyons le sommet sous les étoiles, en tout cas nous le devinons et voyons le chemin à parcourir grâce aux frontales qui nous précèdent telle de très lentes étoiles filantes. Fait inquiétant: elles forment une ligne parfaitement droite. Nous allons monter tout droit face à la pente = pas facile !!! Et encore à ce moment là nous n'avions pas réalisé l’ampleur de la tâche. Mais nos premiers pas dans la cendre vont corriger cette erreur. On s'enfonce jusqu'à la cheville dans un mélange de cendre, de poussière et de gravier. A chaque pas le pied recule d'au moins la moitié de l'enjambée. Nous croisons déjà de nombreux indonésiens qui doivent progresser à 4 pattes. Quelques mètres plus loin nous en voyons couchés dos au volcan pour reprendre leur souffle. Il nous reste QUE 600 mètres de dénivelé à grimper (nous progressons habituellement à 400 m de dénivelé à l'heure...mais là ça vas être une autre paire de manche). Nous avons l'avantage d'être bien équipés: des bonnes chaussures, nous permettant de mettre un coup de pied dans le sol pour planter la pointe dans la cendre et limiter le recul, et des bâtons de marches comme appuis supplémentaires. Nous montons 100 m, puis 200 m, c'est dur mais c'est une question de rythme. Nous trouvons le nôtre, même si Audrey souffre un peu et réclame de plus en plus régulièrement des pauses.  La montre altimètre se révèle être un bon outil dans la gestion psychologique et physique. Nous dépassons énormément de personnes couchés dans la cendre. Audrey commence à compter ses pas (12 pas - reprend son souffle-12 pas - respire un peu ect.). Nous faisons un petit stop pour manger un snickers et boire un bon coup...on est à mi-trajet... et c'est reparti, nous ne regardons que nos chaussures, la lumière transforme notre perception de l'environnement (c'est comme si nous escaladions le ciel) et marchions vers la lune. les lumière de la ville à contre bas. Nous sommes seuls avec nous même et les étoiles. Audrey est reboostée, moi je ne veux pas vraiment que ca s'arrête... le moment est magique, un moment probablement unique dans ma vie...plus que 150 m, Audrey a besoin d'entendre qu'on est bientot arrivé. Meme si moi je préfererai que ca dure un peu plus. Puis nous sentons que le dénivellé s'accentu, les petites pierres deviennent un peu plus grosses, nous somme probablement proche du sommet. De plus en plus de gros rochers puis tout à coup, ca devient presque plat. Le sommet. Nous arrivons enfin, Audrey est soulagée. 7 personnes sont arrivées avant nous alors qu'il y en avait une centaine en démarrant. Je suis content, je fait le tour pour la vue, pas vraiment de cratère, un sommet tres regulier avec une dépression sur un coté, puis nous entendons tout à coup un ronflement et un PPPCCCHHHHHHHTTTTTTT. Le volcan entre en éruption. Pas de panique, c'est juste un jet de fumée...ca reste impressionnant quand on est dessus et qu'on ne peut pas faire grand chose. Puis nous attendons le sunrise. Erreur monumentale, nous somme arrivée avec près d'une heure en avance...il fait froid, il fait très froid. Audrey a l'idée de nous asseoir à l'abri du vent l'un contre l'autre pour se tenir chaud. On se réchauffe suffisamment pour attendre les premiers rayons du soleil.


Nous voyons arriver un groupe de locaux avec du bois et ils allument un feu!! 1h heure avant je les aurais traité de fou de grimper avec ça mais maintenant je pense que ce sont les types les plus sensés du monde. Puis la lumières change, le rouge embrase l'horizon avant de devenir jaune puis bleu...le spectacle est magnifique, toute les couleurs de l'arc en ciel.


 Puis tout à coup le soleil pointe le bout de son nez. L'ombre du Gunung Semeru est projetée sur la vallée de Malang et dans les nuages en contrebas. C'est magique...






mais la température ne s’élève qu'à peine. Nous redescendons assez rapidement pour être à nouveau à l'abri du vent. La vallée qui s'éveille avec le bromo à l'horizon et la mer de nuage, la vue est tout simplement à couper le souffle.



La descente jusqu' à la tente se fait très vite, ceux qui ont déjà grimpé et descendu une dune de sable me comprendront. Puis nous emballons la tente et les affaires pour attaquer le long chemin du retour.

Nous descendons la pente abrupte entre les arbres et les racines... la descente chargée de nos sacs se révèle très acrobatique... Mais nous en venons à bout... ensuite nous retraversons la grande plaine de hautes herbes émaillée de quelques pins... nous avançons à un rythme d'escargot faisans une petite pose sur des troncs couchés dès que l'occasion se présente... Nous atteignons le lac dans un dernier effort. Nous nous allongeons à l'ombre pour souffler et faire une pause déjeuner...


mais on ne nous épargne rien nous nous battons un bon quart d'heure avec la boite de cornet de beef. Nous voulons nous recharger en eau au lac mais les algues et les poubelles laissées là pas les campeurs nous font changer d'avis. Nous nous rationnons un peu car il nous reste 4 heures de marche. la marche dans la forê devient pénible même s'il n'y a aucune difficulté technique...les jambes sont lourdes (presque autant que les paupières qui se ferment toutes seules) les épaules tiraillent ! bref nous sommes assez content d'arrivée à destination. Nous prenons une douche rapide à la guest house. Notre hote est très gentille et nous sert du café et un bon repas ! elle nous trouve un peu fou d'avoir marché 12 heures non stop et encore plus fou car nous voulons continuer à pied jusqu'au bromo. Nous nous couchons sans demander notre reste.