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jeudi 1 mai 2014

Southern Pacific Crossing - ce qu'il a fallut affronter !! (Infinity Expedition)

les conditions climatiques
Un voyage extraordinaire. Plus de 70 jours en mer, traversée de l'océan Pacifique, l'océan glacial antarctique et même une intrusion en mer de Ross...Une aventure hors du commun qui n'a pas été sans heurts. Nous avons fait face à plusieurs déchirures de voiles, un mauvais fuel, des batteries qui s'assèchent, un injecteur de moteur qui nous a lâché...bref, il est évident qu'un tel voyage ne peut se faire sans problématiques matérielles mais comparativement à ce que nous avons fait, nous n'avons eu que des incidents très mineurs. Un article à été publié dans un magazine spécialisé au sujet de cette mythique traversée : sur une année (2008)  14 voiliers (de 15 à 35 m) sont allés naviguer dans ce coin du monde , l'un a cassé son mat, 2 ont frappé des icebergs, 7 en été renversés par les vagues et un à même été perdu en mer...:) et ces statistiques ont été réalisés à des latitudes moins extrêmes que là où nous sommes allés ! Un article qu'il ne fallait pas lire (ou faire lire) avant de partir :) Mais l'infinity est un bateau extrêmement costaud, lourd et donc moins rapide que d'autres, mais un vrai bunker en cas de gros temps. Nous avons essuyé une tempête en mer de Ross avec des vents de force 9-10 avec des rafales allant jusqu'à 70 noeuds sans avaries particulières.

La météo n'a pas été toujours favorable, les jours de soleils peuvent se compter sur les doigts  mais la bonne humeur à toujours été au rendez vous. Le voyage a été bien planifié, l'itinéraire étudié et les vents nous ont quasiment été toujours favorables. Les prévisions météo étaient mises à jour régulièrement grâce à notre connexion satellite, et le cap suivi était adaptée en conséquences pour éviter la majorité des tempêtes ainsi que pour minimiser les moments sans vent. Le seul vrai gros soucis à bords a été l'ennui , parfois, le calme et la morosité s'installait lors de journées grises et pluvieuse.  Tout l'équipage en venait à rêver de voir enfin la terre, imaginant les fjords de patagonie se dessiner à l'horizon..

Un autre élément de la vie à bord d'un bateau est:  la gestion l'humidité ! Un bon truc à savoir, rien n'est jamais sec très longtemps. Nous avons du gérer un environnement de forêt tropicale (mais tés froide), que ce soit dans les cabines (draps mouillés, matelas imbibés...) et partout ailleurs sur le bateau...Ce phénomène était renforcé par une ventilation réduite  d'une part - car nous avions dû colmater en partie les ouvertures pour éviter à l'air glacial de rentrer dans le bateau.. et par la condensation sur les hublots ou toute partie vitrée d'autre part... Nous avions placé des éponges sous les hublots que nous essorions tous les jours.

 Il était illusoire de penser retrouver ses gants, ses chaussettes ou même sa veste secs même si nous ne sortions pas pendant 10 h dehors. Nous avions développer quelques astuces... comme : l’étendage du linge sur un fil au milieu du salon (intérieur très mignonnet)...

l'accrochage des cirés détrempés dans l'aft cabine (on laissait la porte de la salle des machines ouverte pour apporter la chaleur)...

et enfin une très belle décoration de Noël comprenant chaussettes, gants et divers objets autour du four !!!

Pour les matelas nous les retournions de temps à autre et les sortons au grand air à la moindre éclaircie..Les draps étaient aussi régulièrement passés au sèche-linge...
Même si nous avions un système de chauffage tout neuf, nous réduisions au maximum son utilisation par soucis d'économie de carburant. Il n'a été allumé que lorsque les températures descendaient en dessous de 0°C au niveau de l'Antarctique. Malgré tout nous n'avions pas froid à l'intérieur car nous étions bien couvert et nous étions ravi d'avoir nos duvets confort - 15 °C... L'extérieur était  plus compliqué car le vent nous donnait la sensation d'un froid bien plus important qu'il n'était en réalité. Pour combattre la sensation d'engourdissement nous avons réduit le temps à la barre pendant les moments les plus durs (sur les 3 heures de quart nous passions 1 heure dehors, 1 heure à l'intérieur pour le radar, et à nouveau 1 heure dehors)...

Nous utilisions aussi les techniques classiques de réchauffement... la dance...les moulinets des bras...et autre activité physique ;)

Nous pouvions porter jusqu'à 8 ou 9 couches de vêtements pour aller barrer, l'habillage et le déshabillage pouvait prendre 20 minutes :).

Nous avons eu quelques jours de tempête de neige, ce qui n'était pas très agréable !!! une averse de glace se mettait à piquer les  plus petites parties découvertes  et rendait indispensable le port de lunettes de ski.
photo de Mathias

Les conditions les plus extrêmes ont, évidemment été rencontré en antarctique. Le plus impressionnant étant la violente tempête dans la mer de Ross, dans laquelle le bateau a été envoyé dans tous les sens comme un petit jouet pour enfant dans le bain d'un bébé. Impossible de laisser les voiles dans ces conditions. Nous nous laissions donc dériver jusqu'à ce que Pascal pointe un iceberg de la taille d'un bus (pour la partie émergée), entre deux vagues, et se dirigeant dangereusement vers le bateau. La décision est prise de mettre le moteur en marche, de s'éloigner le plus vite possible de la côte. Nous avons alors surfé sur plusieurs vagues immenses...grand moment !!

vidéos à la barre pendant quelques coups de vent


Nous avons également  traversé plusieurs "champs" de glace, impossible à éviter car il se formaient parfois littéralement tout autour de nous. Ces phénomènes donnaient lieu à des passages de navigations plutôt tendus. Il fallait de nombreuses personnes à l'extérieur pour  indiquer les morceaux de glace au barreur. Comme le vent rendait la communication difficile (sauf si on a la voix du capitaine !) nous avions établi un code de communication avec des signes.
photo d'Andy

Nous évitions quand même dans la mesure du possible de nous jeter dans ce genre d’embûche, mais nous nous retrouvions parfois au pieds du mur. Même en remontant vers des latitudes plus favorables nous maintenions une surveillance constante du radar pour détecter les icebergs énormes dérivant au grés des courant. A chaque fois que nous pensions que c'était le dernier nous en croisions un le lendemain...Nous avons vu des icebergs jusqu'à la dernière semaine voyage (soit sans doute plus d'une centaine en tout)












le mouvement perpétuel
Lorsque vous êtes à bords d'un bateau, il faut vous accommoder d'un mouvement de balancement ininterrompu.. L'oreille interne a eu besoin de quelques jours pour s'adapter...La première semaine a été très compliqué pour beaucoup d'entre nous. Même les plus aguerri ont eu des moments de faiblesses...Gabo, Nico et Peter ont probablement été les plus malades. On les retrouvait souvent la tête par dessus le rail de sécurité . En ce qui nous concerne, nous avons été dérangé quelques jours mais sans en arriver à de telles extrémités. 
Nous avions appris plusieurs techniques pour lutter contre le mal de mer: 1- s'allonger, ça marche très bien, ça calme assez vite les nausées, 2 - manger et lester son estomac, pas par du liquide mais un truc comme du riz ou des pâtes, 3- les médicaments...nous n'en avons pas trop pris car cela avait tendance à nous faire dormir mais ça calmait le mal de mer de façon efficace...
En dehors du mal de mer, les mouvements du bateau font parti d'un quotidien que nous avons appris à gérer pendant ces plus de 70 jours à bord... les muscles de posture sont toujours en train de compenser ! Même en dormant, nous nous sommes aperçu que le corps se contractait d'un coté puis de l'autre. A l'extrême, nous avons fait l'expérience en posant le pied en antarctique, soit apres plus d'un mois de voyage: si nous fermions les yeux sur la terre ferme notre corps se contractait tout seul, d'un coté puis de l'autre... simplement par habitude...

Il en résulte surtout que chaque action de la vie courante devient une mission: s'habiller sans mettre la main sur un mur est voué à l'échec, se déplacer en chaussettes est une entreprise à haut risque et aller simplement du point A au point B du bateau est très amusant, surtout lorsque les vagues frappent le bateau de côté, ou lors des tempêtes. Cela à donner lieux des moments très drôles et à des cassages de binettes d'anthologie...


les bobos
Du côté médical, Pascal n'a pas eu trop de chose à gérer pendant le voyage. Il a fallu surveiller la cicatrisation d'une plaie suturée peu avant le départ sur le mollet de Dom. La plupart des problèmes survenus pendant le voyage sont mineurs: Terry qui est tombé sur le côté de son lit au moment d'une grosse vague mais ne s'est fait qu'une contusion minime, Quelques coupures liés aux cordes et aux manoeuvres et pas mal d'échardes dans les mains ou les pieds. 
s'est fait une déchirure musculaire au niveau d'un trapèze en tirant trop fort sur une écoute. Bowie s'est coupé superficiellement au coin d'un oeil avec une pièce métallique du mat. Clem s'est fait une éraflure au dessus d'un oeil en tombant lors d'une des soirée southern ocean, et Pascal à fait une belle conjonctivite suite à une attaque de farine (limite dans les règles). Bref, Aucun gros soucis à déplorer même si nous Pascal avait entièrement revu la pharmacie à bord avant le départ et était paré à presque toute éventualité...
Infinity Expedition (www.infinityexpedition.org)

4 commentaires:

  1. Superbes moments mais, effectivement, il vallait bien mieux que je ne vois ça qu'après votre arrivée sur la terre ferme ! Ceci dit, continuez à bien aller et à nous faire vivre tout votre voyage. C'est extraordinaire et il me tarde de vous rejoindre quelque part dans ce vaste monde ! Biz
    Maman E

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    1. Et oui une belle aventure... Nous aussi nous avons bien hâte de vous voir !! bisous

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  2. gillou et domi8 mai 2014 à 13:49

    bin mince alors
    quelle aventure
    on ne pouvait vous imaginer vivre tout ça avant votre depart
    impressionnant
    vivifiant
    et ces photos .........
    tout ces souvenir vont vous tourner la tete une fois rentré .....
    bah
    il en reste encore pas mal a faire avant ça
    bizz
    gilles et domi

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    1. On a déjà un peu la tête qui tourne... peut être à cause du vin bon marché d'Argentine ;) C'est vrai qu'on nous aurait dit qu'on allait vivre ça on ne l'aurait pas cru !! très chanceux nous sommes... bisous

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