de Cordoba à Mendoza : stop, sandwich et bus fantôme

24/05

Nous nous levons très fatigués, mais sans gueule de bois! bon sang mais la légende parait vrai, le fernet ne donne pas la gueule de bois...(d'autres avis semblent dire que cela dépend tout de même de la quantité ingurgitée). Nous prenons le petit déjeuner avec la famille et disons au revoir à tout le monde. Nous quittons la maison avec un petit pincement au coeur mais nous nous tournons tout de suite vers la grosse journée qui nous attend.

Nous marchons une bonne heure pour nous positionner sur la route qui part de la ville et se dirige vers le sud, vers Rio Cuarto, le premier tiers du trajet. La station service du coin ne nous aide pas du tout car les gens restent tous en ville. Nous avançons un peu plus loins et apres une bonne heure, la chance tourne, nous sommes pris par deux gentilles dames qui nous font sortir de la ville et nous posent à Alta Gracia. Nous avons démarré mais ne sommes pas sur la route principale. Le coin où nous sommes est bourrés de monde mais un peu glauque, nous refusons un ride dans un voiture que nous ne sentions pas trop (3 gars qui voulaient absolument qu'on montent sans même nous demander où nous allions ni nous dire où eux mêmes allaient...on est peut être un peu parano mais sur le coup notre 6ème sens a bipé en même temps)

Nous mettrons encore une bonne heure avant de rencontrer Marcel, qui va à Rio Cuarto et nous offrira un voyage ...."typique" comme dirait certain. Marcel est vendeur de casserole en porte à porte. Il est super gentil et nous parle assez lentement pour qu'on comprenne bien. Nous nous arrêtons d'abords à Rio Tercero (avant Cuarto....logique) car il a des clients à voir. Il nous offre d'ailleurs le plus délicieux des sandwichs: Milanaise de boeufs avec tomates et laitue. C'est littéralement l'un des meilleurs sandwich que nous ayons mangé, et le lieu était génial, une petite mamie qui fait à manger chez elle et  vend probablement au black, dans une banlieue de rio tercero avec comme compagnie une bande de jeune qui écoute de la musique typique du coin. On se croirait un peu dans  un western. Le sandwich est si grand que deux suffisent pour nous rassasier tous les 3, c'est l'endroit préféré de Marcel et on comprend pourquoi.

Il nous fait parcourir ensuite les 120 km restant pour Rio Cuarto dans son "bolide" (oui je n'insisterais pas sur le véhicule par égard pour Marcel mais sa voiture serait aisément qualifiée en france de "pourave"), nous arrivons donc au tiers du trajet et il est ...17h... Il nous reste maximum 1h de lumière, ensuite le stop devient très compliqué. 400 km restant avec 2 grosses villes entre nous et Mendoza, certain dirons que c'est perdu...mais Nous ne sommes pas "certain"! (jeu de mot...)

Nous avançons en saut de puce, 20 km grâce à une mère et son fils qui vont chez les grands parents pour le week end, et 30 autres avec l'aide d'un joueur de foot qui rentre chez lui et nous dépose dans une station service. La lumière décline toujours et la nuit tombe. Mais c'est sans compter sur la ténacité d'Audrey qui passe 3 heures a demander à tous véhicules s'arrêtant pour faire le plein. Et ça paye :  4 bus de lignes, pas des cars longues distances, des bus de villes, s'arrêtent. Ce sont des gars qui ont acheté des bus à Buenos aires, des deuxième main (j'aurais dit plus) et qui les ramènent près de Mendoza pour un business privé...Audrey décroche le voyage dans les bus fantômes, nous sommes seuls avec le chauffeur, pas de chauffage, l'ambiance est Stephen Kingesque et Pascal adore. 6 heures à voir notre respiration plus tard et nous arrivons frigorifié à San Martin, à 40 km de la ville, il 4 heures du matin. Nous prenons une photo de nos tronches que nous mettons sur FB pour se rappeler de notre sentiment en arrivant...un sentiment de quasi victoire! Plus que 40 km mais nous sommes obligés d'attendre dans une station service que le jour se lève, révélant pour la deuxième fois de notre voyage "les Andes", qui sont bien plus hautes que dans le sud de la Patagonie, le paysage est superbes et alors que le soleil apparaît nous sommes pris par un fourgon transportant un étrange objet (on ne peut discuter de ça que de vive voix). Il nous pose en centre ville de Mendoza ou nous marchons encore une bonne heure pour arrivée chez Celeste. Notre couchsurfeuse, voyant nos tête, nous pousse littéralement à aller nous coucher immédiatement. La journée (et demi) à été longue !